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La faune au jardin, une grande diversité pour des rôles différents.
Un très grand nombre d'espèces animales peuvent être retrouvées au jardin, des mammifères aux insectes en passant par les oiseaux. Toutes ces espèces participent à la biodiversité d'un espace et sont essentielles pour l'équilibre d'un écosystème. Cependant l'utilisation de produits chimiques pour éradiquer telle ou telle espèce va avoir un impact sur l'ensemble de l'écosystème, il en est de même en cas d'utilisation de produits biologiques ciblant une espèce particulière. Tout usage de produit quelqu'il soit sur le jardin doit donc être pratiqué en connaissance de cause et sans précipitation. La permaculture prône ainsi l'inaction afin de laisser l'écosystème s'équilibrer, le comprendre et finalement intervenir en cas de forte dégradation par un ou plusieurs ravageurs.
Le but de cette page est de présenter une petite partie de la faune présente au jardin et d'en donner des caractéristiques pour mieux comprendre comment interagissent les différentes espèces. La liste est classée par ordre alphabétique, quelque soit sa classification dans le monde vivant et son impact au jardin pour faciliter la recherche. Bonne lecture !
Les abeilles
Caractéristiques: Il existe plus de 1000 espèces rien qu'en Europe Occidentale et la plupart sont des abeilles solitaires. Les adultes et larves se nourrissent de nectar et de pollen, une langue plus ou moins longue selon l'espèce leur permettant de collecter le nectar. La plupart des abeilles ont co-évoluées avec le monde végétal, chaque espèce est donc plus apte à polliniser une gamme plus ou moins large de plantes. En ce qui concerne l'abeille domestique utilisée pour l'apiculture (Apis Mellifera principalement), elle vit en société, le nombre d'abeille oscillant entre 10.000 et 80.000 par ruche suivant la saison. La ruche est constituée d'une reine, d'ouvrières et de faux-bourdons, les ouvrières ayant différents rôles au cours de leur vie.
Problèmes rencontrés: Beaucoup de plantes hybrides, fleurs doubles, créées par les sélectionneurs semblent produire moins de nectar et de pollen donc préférez les variétés plus sauvages qui permettront aux abeilles de mieux se nourrir. D'autres facteurs fragilisent les abeilles sauvages comme domestiques de façon plus large: le nosema, un champignon microscopique qui affecte le tube digestif des abeilles, le varroa, petit acarien parasite des abeilles qui peut propager des maladies en les piquant, les frelons asiatiques, capables de décimer une ruche entière en peu de temps et les néonicotinoïdes, molécules chimiques retrouvées dans plusieurs pesticides et qui affectent le système nerveux des pollinisateurs.
Favoriser leur présence: Comme expliqué précédemment, favoriser les espèces de fleurs sauvages et les diversifier au maximum pour attirer différentes espèces. Vous pouvez aussi laisser un peu de terre nue dans un coin tranquille du jardin pour attirer les abeilles solitaires à y faire leurs nids ou alors créer vous-même des nids à l'aide de blocs ou bûches percées, de bottes de tiges creuses ou à moelles. L'idéal est de percer des trous de 2 à 10mm ou de former des bottes de bambous, roseau, paille pour les tiges creuses et ronces, rosier ou sureau pour les tiges à moelles. A noter que pour les tiges creuses, une seule entrée doit être présente d'où la nécessité de couper les tiges au niveau d'un noeud. Vous pouvez aussi installer des ruches modernes ou traditionnelles si votre jardin est assez grand pour que les abeilles y soient tranquilles.
Sources: Wikipédia (2017)
"Jardinez avec les insectes", Vincent Albouy, édition de Terran (2009)
Vidéo sur les facteurs de déclin des abeilles, Le Monde (2017)
Les frelons
Caractéristiques: Deux types de frelons sont majoritairement représentés en France: le frelon européen (Vespa crabro) et asiatique (Vespa velutina). Le frelon asiatique est plus petit que le frelon européen: 26mm contre 30mm au maximum. Si leurs piqûres sont plus douloureuses, il semble y avoir un accord scientifique sur le fait qu'elles ne soient pas plus dangereuses que celles des guêpes ou abeilles, au contraire. Les frelons ont tendance à attaquer uniquement à proximité de leur nid et cela pose plus de problème pour le frelon européen que pour le frelon asiatique car ce dernier construit très souvent son nid en hauteur. Un nid de frelon peut atteindre 100 à 200 individus pour Vespa crabro et jusqu'a 1800 pour Vespa velutina, toujours situé près d'un point d'eau, nécessaire pour la construcion du nid.
Problèmes engendrés: Les frelons sont de formidables prédateurs d'insectes et jouent donc un rôle de régulation au sein d'un écosystème. Cependant avec l'introduction involontaire du frelon asiatique en France en 2004, l'équilibre à été bouleversé. En effet cette espèce attaque plus régulièrement les abeilles, se propage et se reproduit plus fortement que le frelon européen. Vespa velutina effectue un vol stationnaire devant les ruches pour attaquer les abeilles revenant de leur récolte de pollen. Il rammenera ensuite seulement l'abdomen de sa proie, plein de protéines, idéal pour nourrir les larves. Le frelon asiatique est donc considéré comme un facteur d'affaiblissement des ruches et est classé comme problème sanitaire de deuxième catégorie par le Ministère de l'Agriculture en 2012.
Limiter leur impact: Deux espèces d'abeilles sont particulièrement attaquées par les frelons asiatiques: Apis mellifera et Apis cerena. De nombreux pièges sont alors posés dès mars pour essayer de contrer l'invasion des frelons. Or plusieurs études ont démontré que ces pièges étaient inutiles pour au moins deux raisons. La première démontre que les pièges ne sont pas du tout sélectif, à peine 1% des espèces capturées sont des frelons asiatiques, quelque soit la période. La deuxième raison est que 95% des potentielles reines meurent naturellement avant de former une colonie. Il faudrait donc éliminer 100% des reines pour ne pas être envahi localement mais c'est sans compter la migration de 60km des frelons qui viendraient alors coloniser cet espace libre. En attendant une solution réellement efficace, les checheurs conseillent de poser des pièges uniquement aux abords des ruches entre août et octobre, période la plus active des frelons, pour limiter leur prédation sur les abeilles. Certaines espèces de poules peuvent aussi s'avérer efficaces car elles attraperaient le frelon lors de son vol stationnaire. Une diversité au niveau des espèces d'abeilles utilisées pour l'apiculture pourrait aussi être une bonne idée, certaines espèces d'Asie ne se font pas attaquer par les frelons et d'autres ont développé des stratégies de défense.
Sources: France info (2014)
Quelques données sur le contenu des pièges à frelons asiatiques (2009)
Impact sur l'entomofaune des "pièges à frelon asiatique" (2010)
Observations sur le Frelon asiatique à pattes jaunes, Vespa velutina (2011)
Les gastéropodes (escargots et limaces)
Caractéristiques: Gastéropode signifie ventre-pied en grec ancien et on peut y comprendre "estomac sur patte" au vu de leur appétit. Ils ne possèdent ni squelette ni peau rigide et sont donc très sensibles au dessèchement puisque l'eau s'évapore facilement à travers leur peau fine. Les escargots peuvent en revanche s'isoler hermétiquement dans leurs coquilles par temps sec. Ces invertébrés préfèrent donc des milieux humides où ils pourront se cacher du soleil et trouver à manger à proximité durant la nuit. En effet, leurs déplacements sont assez limités au cours d'une saison et vont donc s'installer près d'un garde-manger. Seule une dizaine d'espèces de limaces sont problématiques pour la culture en général, les régimes alimentaires allant des végétaux à des animaux morts selon les espèces.
Problèmes engendrés: Les limaces et escargots privilégient une nourriture molle et tendre à cause de leurs mâchoires d'où les attaques ciblées sur les jeunes pousses. Ces attaques sont d'autant plus importantes que ces petits animaux ont une reproduction importante et abondante.
Limiter leur impact: Le rôle premier des limaces et escargots est de décomposer la matière organique, molle et humide, et participent ainsi à la fertilisation des sols. Il peut donc être bon de rediriger vos gastéropodes vers votre compost, ils ne bougeront pas de là et permettront une bonne dégradation. Vous pouvez aussi attirer leurs prédateurs: hérissons, carabes, staphylin en laissant des tas de branchages dans un coin du jardin, divers oiseaux tels que la pie, la mésange ou le merle en posant divers nichoirs sur votre terrain. N'oubliez pas que ces gastéropodes sont la base alimentaire de plusieurs espèces animales et qu'éliminer ces animaux visqueux revient à affaiblir et éliminer tous ceux qui s'en nourrissent et que vous ne vouliez pas voir disparaître.
Sources: Jardinez avec les insectes", Vincent Albouy, édition de Terran (2009)
DEFI-ECOLOGIQUE (2017)
Les pucerons
Caractéristiques: il en existe une grande variété d'espèce s'attaquant à plusieurs espèces végétales. Les pucerons sucent la sève des tiges, feuilles, bourgeons et racines des végétaux et vivent en colonie. Il y a plusieurs générations en une année d'où une forte prolifération potentielle. Si les fourmis les "élèvent" et les protègent, ce n'est pas pour rien, elles récoltent le miellat, déjection sucrée des pucerons.
Problèmes engendrés: en pompant la sève, les pucerons vont affaiblir le végétal touché et vont donc induire une baisse de production. Les parties végétales atteintes peuvent subir des déformations telles que des excroissances ou des galles. Les piqûres des pucerons peuvent aussi engendrer des maladies à virus pour la plante ou l'arbre attaqué.
Limiter leur impact: Les pucerons ont des prédateurs variés et servent donc de repas pour ces derniers, à terme un équilibre se trouve entre proies et prédateurs et limite ainsi la propagation de pucerons. Ces prédateurs sont les mésanges, acariens, araignées, perce-oreilles, certaines punaises, larves de syrphes, chrysopes et coccinelles pour ne citer qu'eux. En plus de ces prédateurs, les pucerons, comme tous les êtres vivants, sont sujets à des maladies dûes à certains virus, bactéries ou champignon. Certaines espèces de guêpes vont même jusqu'à pondre dans les pucerons qui serviront alors de protection et nourriture à la larve pondue. Enfin certaines plantes vont être répulsives pour les pucerons, c'est le cas des oeillets d'indes, du persil, de la lavande, de la menthe... Autre méthode, la capucine peut attirer vos pucerons et laisser du répit à vos autres plants !
Sources: "Jardinez avec les insectes", Vincent Albouy, édition de Terran (2009)
http://www.gerbeaud.com/jardin/fiches/fp_pucerons.php3 (2017)

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